Jeudi 23 septembre 2004
Olivier Andrieu JDN. Netbooster, suspecté d'avoir utilisé des sites miroirs, a disparu de l'index de Google (lire l'article JDN du 16/09/04). Peut-on dire que ces sociétés ont été sanctionnées par Google ?
"C'est aux moteurs de donner des directives de référencement plus claires"
Plusieurs agences de référencement, et certains de leurs clients, n'apparaissent plus dans l'index de Google. Des déréférencements qui s'apparentent à des sanctions.
Est-ce le cas d'autres référenceurs ou de leurs clients ?
Olivier Andrieu. D'autres agences de référencement n'apparaissent plus également dans les pages de résultats du moteur de recherche ou ont déjà connu un tel désagrément par le passé.
J'aimerais bien le savoir. Le moteur de recherche est le seul a avoir la réponse à cette question. Les sites de ces sociétés ont un pagerank de zéro ce qui laisse supposer qu'elles ont été pénalisées. Mais il se peut qu'elles subissent l'action de sociétés concurrentes malveillantes. Le système de Google peut également rencontrer des dysfonctionnements. La sanction reste toutefois l'hypothèse la plus probable.
Quelles sont les techniques de référencement non autorisées par Google ?
Google, comme les autres moteurs, n'a jamais clairement exprimé l'ensemble des techniques qu'il considère comme du spam. On en serait pas là, aujourd'hui, si les moteurs donnaient des directives beaucoup plus claires. Le marché du référencement a besoin d'éducation. Il ne faut donc pas blâmer trop rapidement les référenceurs qui sont, aujourd'hui, sanctionnés. Certains acteurs, aux pratiques bien pires, figurent toujours dans l'index de Google.
Google ne semble pas autoriser l'utilisation de pages satellites et de sites miroirs. A quoi correspondent au juste ces pratiques ?
Une page satellite est créée spécifiquement pour le référencement. Elle est hebergée par le client et redirige les internautes vers une autre page de son site. Un site miroir est un clone du site client hébergé sous un autre nom de domaine, le plus souvent sur les serveurs du référenceur. Chaque page du site miroir est en quelque sorte une page satellite. Ces pages ne sont composées que de quelques mots-clés, choisis stratégiquement pour assurer un bon positionnement sur les moteurs. Elles rentrent donc clairement en concurrence avec l'offre AdWords de Google.
Existe-t-il des techniques alternatives autorisées par Google ?
La meilleure solution consiste à prendre en considération le référencement dès la création du site pour l'optimiser. Cela évite d'utiliser par la suite des rustines et de prendre des risques inutiles.
Les clients sont-ils au courant des risques qu'ils prennent ?
Le plus souvent oui, même si les référenceurs ne jouent pas assez souvent un rôle de conseil. Certains clients refusent catégoriquement d'apporter des modifications à leur site. Ils ne laissent alors pas d'autre choix au référenceur que de créer des pages satellites et des sites miroirs.
Depuis quand les référenceurs sont-ils sanctionnés par les moteurs ?
Depuis que les moteurs existent. A certains moments, les moteurs sont trop préoccupés par le lancement de nouvelles offres pour partir à la chasse aux spammeurs. Mais à d'autres moments, comme aujourd'hui, ils semblent s'appliquer à nettoyer leur index ce qui, dans un sens, est légitime. Google a fondé sa notoriété sur la pertinance des résultats qu'il fournit. Je comprends qu'il veille à référencer uniquement des pages ayant du contenu.
Comment les sites non respectueux des règles sont-ils identifiés par les moteurs ?
La détection est sûrement automatique. Le "black-listage" se fait ensuite de manière manuelle, je suppose. Google semble prendre en considération plusieurs degrés de spamming. Selon les techniques utilisées, la sanction peut durer plus ou moins longtemps. Cela peut aller de deux à trois mois, voire plus... La notion même de spam varie d'un moteur à l'autre.
Comment éviter que ce genre de problème se reproduise ?
Les moteurs de recherche ont les cartes en main. Idéalement, ils devraient être plus transparents et mieux expliquer les techniques qu'il ne faut pas utiliser. Ils devraient également se mettre d'accord et constituer une charte commune pour sortir les référenceurs du brouillard.
Propos recueillis par Frédéric QUIN, JDN